Le blog de José DARAS
7 avr. 2011
En réponse aux objecteurs de croissance
Le mouvement des objecteurs de croissance a interpellé ECOLO et ETOPIA sur la cohérence entre le travail d'ETOPIA sur le livre de Tim Jackson "prospérité sans croissance" et les accords politiques auxquels ECOLO participe.
Pour rappel, c'est ETOPIA qui a édité ce livre et les numéros 8 et 9 (à paraître) de la revue ETOPIA lui sont également consacrés.
Sarah vous propose, in extenso, les courriers du MPOC et la réponse que nous avons cosignée sur son blog.
Bonne lecture!
6 avr. 2011
« Le nucléaire, c’est terminé ».
Cette citation n’est pas une hallucination de ma part. Dominique de Villepin se trouvait il y a quelques jours sur le plateau du Grand Journal de Michel Denisot avec Daniel Cohn-Bendit… et il a vraiment dit cela. Emotion du moment, opportunisme politique ou conviction ex post, difficile à dire, mais surprise en tous cas.
Un élément parmi d’autres dans la cacophonie ambiante.
Ce qui se passe au Japon est un drame dont les conséquences humaines et environnementales sont imprévisibles et feront de toute façon l’objet de polémiques pendant des années. Et devant un drame, l’attitude la plus digne est de fermer sa g… et d’offrir son aide.
Les écologistes ont été, je trouve, d’une sobriété, d’une retenue remarquables.
Mais, avant même que, sollicités, nous n’ayons émis le moindre point de vue, on nous reprochait déjà de « profiter de la catastrophe ». Ce 30 mars au matin encore, le correspondant de la RTBF parlait du contraste entre le calme ( ??) de la population japonaise et le catastrophisme européen « alimenté par les groupes antinucléaires ». Hallucinant !
Ceux qui s’opposent depuis 40 ans au développement du nucléaire et dont le point de vue est resté invariable et cohérent (… quel autre parti politique peut en dire autant ?) devraient se présenter, en robe de bure, face au tribunal de l’histoire, présumés coupables d’avoir eu raison.
Toutes aussi hallucinantes sont les analyses scientifiques qui nous sont proposées. Selon un large panel d’experts, la probabilité d’un Tsunami à Tihange est quasiment (restons prudents) nulle. Ouf ! Voilà qui est rassurant.
Après consultation de spécialistes, Angela Merkel a décrété un moratoire de 3 mois ?!!... sur une éventuelle décision de prolongation des plus vieilles centrales.
Spéculation sur la mémoire courte du citoyen ?
Mais une autre spécialiste, Annemie Turtelboom, a décrété : ‘Angela Merkel se trompe, on a besoin du nucléaire »
Dans le grand n’importe quoi du moment, tout le monde s’accorde à voir dans le drame de Fukushima la cause du succès des verts en Bade-Wurtemberg. Faux : les sondages avant l’accident nucléaire les mettaient déjà à 25% devant le SPD.
Désorienté par l’incohérence des discours, la mauvaise foi des nucléocrates et de leurs disciples nucléophiles, je me suis tourné vers une source d’information sérieuse et fiable : les brochures distribuées par notre ministère de l’intérieur.
J’y ai appris des choses essentielles : « le risque d’un accident nucléaire ou radiologique est minime, mais pas nul ».
Voilà, c’est clair… encore que… minime, c’est un peu minime ou très minime.
Enfin, passons à la question suivante : Que faire ? : « Restez à l’intérieur, fermez portes et fenêtres, regardez la télévision. »
Ah, bon, ce n’est pas trop difficile, je fais déjà cela tous les soirs (quand je ne suis pas à une réunion Ecolo).
J’ai mes pastilles d’iode, je suis paré. Pas de panique.
Un élément parmi d’autres dans la cacophonie ambiante.
Ce qui se passe au Japon est un drame dont les conséquences humaines et environnementales sont imprévisibles et feront de toute façon l’objet de polémiques pendant des années. Et devant un drame, l’attitude la plus digne est de fermer sa g… et d’offrir son aide.
Les écologistes ont été, je trouve, d’une sobriété, d’une retenue remarquables.
Mais, avant même que, sollicités, nous n’ayons émis le moindre point de vue, on nous reprochait déjà de « profiter de la catastrophe ». Ce 30 mars au matin encore, le correspondant de la RTBF parlait du contraste entre le calme ( ??) de la population japonaise et le catastrophisme européen « alimenté par les groupes antinucléaires ». Hallucinant !
Ceux qui s’opposent depuis 40 ans au développement du nucléaire et dont le point de vue est resté invariable et cohérent (… quel autre parti politique peut en dire autant ?) devraient se présenter, en robe de bure, face au tribunal de l’histoire, présumés coupables d’avoir eu raison.
Toutes aussi hallucinantes sont les analyses scientifiques qui nous sont proposées. Selon un large panel d’experts, la probabilité d’un Tsunami à Tihange est quasiment (restons prudents) nulle. Ouf ! Voilà qui est rassurant.
Après consultation de spécialistes, Angela Merkel a décrété un moratoire de 3 mois ?!!... sur une éventuelle décision de prolongation des plus vieilles centrales.
Spéculation sur la mémoire courte du citoyen ?
Mais une autre spécialiste, Annemie Turtelboom, a décrété : ‘Angela Merkel se trompe, on a besoin du nucléaire »
Dans le grand n’importe quoi du moment, tout le monde s’accorde à voir dans le drame de Fukushima la cause du succès des verts en Bade-Wurtemberg. Faux : les sondages avant l’accident nucléaire les mettaient déjà à 25% devant le SPD.
Désorienté par l’incohérence des discours, la mauvaise foi des nucléocrates et de leurs disciples nucléophiles, je me suis tourné vers une source d’information sérieuse et fiable : les brochures distribuées par notre ministère de l’intérieur.
J’y ai appris des choses essentielles : « le risque d’un accident nucléaire ou radiologique est minime, mais pas nul ».
Voilà, c’est clair… encore que… minime, c’est un peu minime ou très minime.
Enfin, passons à la question suivante : Que faire ? : « Restez à l’intérieur, fermez portes et fenêtres, regardez la télévision. »
Ah, bon, ce n’est pas trop difficile, je fais déjà cela tous les soirs (quand je ne suis pas à une réunion Ecolo).
J’ai mes pastilles d’iode, je suis paré. Pas de panique.
13 janv. 2011
C’est beau la neige…
Et si nous parlions un peu de la météo ?
Les 50 cm de neige de ces dernières semaines et toutes les perturbations qui en ont résulté (routes coupées, électricité coupée, transports en commun bloqués, vie commerciale gelée, etc.) m’inspirent quelques réflexions.
D’abord rappelons que le climat et la météo sont deux choses différentes, mais liées (rappel nécessaire pour M. Daerden qui a toujours le mot pour rire et quelques climato-sceptiques d’arrière-salle de bistrot).
L’explication de ces hivers plus rudes depuis quelques années pourrait d’ailleurs être le réchauffement de l’Arctique et la fonte de la banquise qui créeraient des masses d’air plus chaud repoussant l’air froid vers nos régions. Autant donc se ruer sur les vêtements d’hiver en solde en prévision de l’an prochain.
On ne peut que constater la fragilité de nos sociétés hypertechnologiques et prétentieuses, toujours imprégnées de l’illusion que la nature doit être dominée. Il suffit de 48 heures sans électricité et donc sans lumière, sans télévision, sans internet, sans possibilité de recharger son GSM, … Pour prendre la pleine mesure de notre dépendance… Et pour considérer le poêle à bois et les bougies comme les technologies les plus précieuses (non, je ne prône pas le retour à la bougie, mais j’étais bien content d’en avoir une réserve).
Certains continuent pourtant à chercher la réponse dans la technologie : il faut plus de chasse-neige, plus de sel, des routes chauffées (si, si !) et, bien sûr, supprimer tous les arbres le long des routes.
La priorité n’est-elle pas plutôt de veiller à ce que les plus fragiles, les plus défavorisés dans notre société ne soient plus les victimes des aléas climatiques ? Le fait de découvrir un SDF mort de froid dans le hall d’une agence bancaire n’est pas un fait divers. Veiller à ce que chacun puisse bénéficier d’un toit, de chauffage, de nourriture doit être prioritaire dans les dépenses publiques (tout en saluant les initiatives existantes, il faut reconnaître que beaucoup reste à faire).
Une dernière réflexion : dans nos sociétés judiciarisées à l’extrême (à l’excès ?), le réflexe de chercher un responsable, voire un coupable, risque bien de sévir à nouveau. Faut-il vraiment faire un procès à la commune pour la chute sur un trottoir verglacé, à la Région wallonne pour le pneu crevé dans un nid de poule… ou pour le manque à gagner des transporteurs routiers ? Fait-on un procès à son médecin parce qu’on a attrapé la grippe ? Laissons la question ouverte à la réflexion de chacun.
Oui, finalement, vive la neige qui nous fait cogiter à bien des choses.
Les 50 cm de neige de ces dernières semaines et toutes les perturbations qui en ont résulté (routes coupées, électricité coupée, transports en commun bloqués, vie commerciale gelée, etc.) m’inspirent quelques réflexions.
D’abord rappelons que le climat et la météo sont deux choses différentes, mais liées (rappel nécessaire pour M. Daerden qui a toujours le mot pour rire et quelques climato-sceptiques d’arrière-salle de bistrot).
L’explication de ces hivers plus rudes depuis quelques années pourrait d’ailleurs être le réchauffement de l’Arctique et la fonte de la banquise qui créeraient des masses d’air plus chaud repoussant l’air froid vers nos régions. Autant donc se ruer sur les vêtements d’hiver en solde en prévision de l’an prochain.
On ne peut que constater la fragilité de nos sociétés hypertechnologiques et prétentieuses, toujours imprégnées de l’illusion que la nature doit être dominée. Il suffit de 48 heures sans électricité et donc sans lumière, sans télévision, sans internet, sans possibilité de recharger son GSM, … Pour prendre la pleine mesure de notre dépendance… Et pour considérer le poêle à bois et les bougies comme les technologies les plus précieuses (non, je ne prône pas le retour à la bougie, mais j’étais bien content d’en avoir une réserve).
Certains continuent pourtant à chercher la réponse dans la technologie : il faut plus de chasse-neige, plus de sel, des routes chauffées (si, si !) et, bien sûr, supprimer tous les arbres le long des routes.
La priorité n’est-elle pas plutôt de veiller à ce que les plus fragiles, les plus défavorisés dans notre société ne soient plus les victimes des aléas climatiques ? Le fait de découvrir un SDF mort de froid dans le hall d’une agence bancaire n’est pas un fait divers. Veiller à ce que chacun puisse bénéficier d’un toit, de chauffage, de nourriture doit être prioritaire dans les dépenses publiques (tout en saluant les initiatives existantes, il faut reconnaître que beaucoup reste à faire).
Une dernière réflexion : dans nos sociétés judiciarisées à l’extrême (à l’excès ?), le réflexe de chercher un responsable, voire un coupable, risque bien de sévir à nouveau. Faut-il vraiment faire un procès à la commune pour la chute sur un trottoir verglacé, à la Région wallonne pour le pneu crevé dans un nid de poule… ou pour le manque à gagner des transporteurs routiers ? Fait-on un procès à son médecin parce qu’on a attrapé la grippe ? Laissons la question ouverte à la réflexion de chacun.
Oui, finalement, vive la neige qui nous fait cogiter à bien des choses.
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