Je n’aurais pas dû lire l’interview de Bob Dylan dans La Libre de lundi. Je devrais savoir qu’il a la réputation de répondre n’importe quoi selon son humeur du jour ou la tête du journaliste mais bon, nostalgie peut-être… Je l’ai lue, mal m’en a pris.
A la question « Que pensez-vous de la politique ? », sa réponse : « La politique, c’est un jeu, un sport… Des bêtes de foire. Les hommes politiques sont interchangeables. »
Au-delà de l’indignation qu’un démocrate ressentira (normalement) face à de tels propos, on doit bien constater que, chez nous aussi, les mots « jeux », et « politique » sont souvent associés : « ce sont les règles du jeu », « ce n’est qu’un jeu politique »,…
Mais au-delà du vocabulaire, du balai du FN et du cirque du PTB, on doit reconnaître et regretter que, souvent, les comportements des uns et des autres accréditent cette idée de jeu, de match.
Le plus visible se joue entre le PS et le MR qui vivent une soudaine remontée de sève idéologique au printemps préélectoral. Chacun dépense bien plus d’énergie à stigmatiser l’autre qu’à défendre ses propres projets, partant sans doute du principe qu’il est plus facile de coaliser contre un ennemi que pour un projet.
Pour certains commentateurs, le même match se jouerait dans la catégorie des poids moyens, entre le CDH et ECOLO.
Bien peu de place dans tout cela pour le débat d’idées, la défense de projets (pour la réalisation desquels il faudra pourtant coaliser le plus de monde possible et non diaboliser l’un ou l’autre).
Deviendrais-je grincheux avec l’âge ? Ce n’est pas impossible… mais je veux continuer à refuser de voir la politique comme un jeu, une compétition sportive où un tel gagne une saison et perdra la suivante.
La gestion de la société est une chose trop sérieuse pour la laisser aux joueurs et aux parieurs.
1 commentaire:
Tu as raison, José, la politique n'est pas un simple jeu. Tu es bien placé pour le savoir, pour avoir compris qu'il s'agit là d'un jeu nommé "rapport de force" qui ne connaît comme règle que "la loi du plus fort". N'est-ce pas ?
A bientôt.
Mustafa Sari
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