ECOLO existe donc depuis 30 ans… officiellement (depuis les assemblées constitutives des 8 et 29 mars 1980), même si les premières listes « écologistes » ont été déposées aux élections communales de 1976.
30 ans cela signifie que pour la jeune génération – les membres d’ECOLO J par exemple – ECOLO n’a rien d’une nouveauté, mais a toujours existé…
Si, par là, nos jeunes militants échappent à la tentation de la nostalgie des débuts, il ne faudrait pas que de la même façon, ils évitent la connaissance de l’histoire.
Car le monde a changé en 30 ans et ECOLO a bien accompagné ce changement.
Fondé en partie sur le mouvement anti-nucléaire, ECOLO va recruter rapidement dans ce que les sociologues appellent les Nouveaux Mouvements Sociaux des années 70 (féminisme, tiers-mondisme, pacifisme, défense des droits de l’Homme, gauche autogestionnaire,…).
A l’époque, la guerre froide bat son plein entre l’est et l’ouest et la lutte contre l’installation de missiles jette des centaines de milliers de personnes dans la rue.
L’interruption volontaire de grossesse est toujours dans le code pénal et seule une minorité progressiste défend l’octroi de droits politiques aux étrangers.
C’est presque un autre monde, où personne ne parlait encore du réchauffement climatique, où le fanatisme religieux était rarissime et où le mot « populisme » renvoyait à un mouvement politique russe de la fin du XIXème siècle.
L’Europe (appelée alors Communauté Européenne) comptait une douzaine de membres et les progressistes rêvaient d’une Europe des Régions dans laquelle se dissoudraient les Etats-Nations. Aujourd’hui, c’est devenu le programme des néo-populistes comme la NVA ou la Ligue du Nord.
Ce petit rappel historique a un double but :
- d’abord, combattre la peur du changement bien répandue dans la période insécurisante que nous vivons. Prendre conscience des changements intervenus depuis 30 ans peut aider à accepter l’idée que des transformations aussi importantes auront lieu dans les décennies qui viennent et à ne pas les craindre mais surtout, pour les écologistes, pouvoir les orienter, les choisir.
- ensuite, accepter qu’ECOLO lui aussi, naturellement, a beaucoup changé, pas seulement par l’acquis, inévitable, de l’expérience et de la maturité, mais surtout par la volonté - particulièrement depuis les Etats Généraux de l’Ecologie Politique (de 96 à 98) - de se développer en symbiose avec la société… tout en gardant toujours une longueur d’avance.
En fait, ECOLO est un écosystème ouvert dont l’équilibre est à la fois résistant et fragile. Il faut donc éviter de le mettre à l’épreuve inutilement sans pour autant vouloir éviter tous les risques, toutes les audaces. C’est d’intelligence politique dont nous parlons, mais aussi de convictions et de courage.
Tout simplement : notre avenir nous appartient.
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