2 juin 2010

Ne confondons pas les bénéfices du nucléaire et ceux des énergies vertes.

La CREG vient de chiffrer les bénéfices générés par les centrales nucléaires et les mesures de soutien aux énergies renouvelables.
Quelques réflexions à ce sujet :
- La marge bénéficiaire de l’exploitation des centrales nucléaires est estimée entre 1,75 et 1,95 milliards d’euros.
Il s’agit évidemment de chiffres annuels qui ne tiennent pas compte des énormes bénéfices réalisés dans le passé. Rappelons que le but de GDF Suez en rachetant Electrabel d’abord et ensuite la Compagnie du Rhône (essentiellement hydraulique) était bien de se constituer un parc d’unités de production amorties susceptible de dégager d’importants bénéfices et de la placer dans une situation concurrentielle favorable vis-à-vis d’EDF (peut importe la nature de ces unités : nucléaire, hydraulique,… l’important c’est le profit !)
On peut en conclure que les 240-250 millions obtenus par Paul Magnette de la part des producteurs belges sont nettement insuffisants et que le montant d’un milliard d’euros proposé par ECOLO est raisonnable.
D’autre part, placer cet argent dans une sorte de « fond privé »destiné à développer les énergies renouvelables et géré par les contributeurs eux-mêmes est une aberration de la part d’un pouvoir public et une concurrence déloyale vis-à-vis des petits producteurs verts.
- La CREG semble considérer que le soutien aux énergies renouvelables par les certificats verts est trop onéreux. Remarquons néanmoins que le coût des certificats verts est en moyenne de l’ordre de 50 € par an pour un ménage flamand contre 26 € pour la Wallonie et 7 à Bruxelles. Les systèmes wallons et bruxellois mis en place par des écologistes sont donc moins coûteux pour les citoyens. Environ 2€/mois/ménage wallon semble très raisonnable.
Il faut également rappeler que le système des certificats verts n’est pas éternel et qu’ils sont – par exemple – octroyés pendant 15 ans en Wallonie pour les installations de moins de 10 MW.
N’oublions pas non plus que la Belgique avait un énorme retard dans le développement des énergies renouvelables et qu’il était donc nécessaire de mettre sur pied un système extrêmement attractif pour les investissements.
Grâce à cela, la Belgique est aujourd’hui le quinzième pays européen (sur une cinquantaine de pays) en puissance éolienne installée. C’est encore moins bien que le Danemark et les Pays-Bas (7e et 8e) mais ce n’est plus ridicule.
Les bénéfices des énergies vertes n’ont rien de commun avec ceux du nucléaire et restent nécessaires pour booster le secteur et atteindre les objectifs européens (minimalistes d’ailleurs…).
Enfin, le système des certificats verts est entièrement maîtrisé par les gouvernements et les régulateurs et pourra donc sans problème être adapté si la rentabilité des énergies vertes s’améliore.

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