21 oct. 2010

30 ans... Un bail

ECOLO existe donc depuis 30 ans… officiellement (depuis les assemblées constitutives des 8 et 29 mars 1980), même si les premières listes « écologistes » ont été déposées aux élections communales de 1976.
30 ans cela signifie que pour la jeune génération – les membres d’ECOLO J par exemple – ECOLO n’a rien d’une nouveauté, mais a toujours existé…
Si, par là, nos jeunes militants échappent à la tentation de la nostalgie des débuts, il ne faudrait pas que de la même façon, ils évitent la connaissance de l’histoire.
Car le monde a changé en 30 ans et ECOLO a bien accompagné ce changement.
Fondé en partie sur le mouvement anti-nucléaire, ECOLO va recruter rapidement dans ce que les sociologues appellent les Nouveaux Mouvements Sociaux des années 70 (féminisme, tiers-mondisme, pacifisme, défense des droits de l’Homme, gauche autogestionnaire,…).

A l’époque, la guerre froide bat son plein entre l’est et l’ouest et la lutte contre l’installation de missiles jette des centaines de milliers de personnes dans la rue.
L’interruption volontaire de grossesse est toujours dans le code pénal et seule une minorité progressiste défend l’octroi de droits politiques aux étrangers.
C’est presque un autre monde, où personne ne parlait encore du réchauffement climatique, où le fanatisme religieux était rarissime et où le mot « populisme » renvoyait à un mouvement politique russe de la fin du XIXème siècle.
L’Europe (appelée alors Communauté Européenne) comptait une douzaine de membres et les progressistes rêvaient d’une Europe des Régions dans laquelle se dissoudraient les Etats-Nations. Aujourd’hui, c’est devenu le programme des néo-populistes comme la NVA ou la Ligue du Nord.

Ce petit rappel historique a un double but :
- d’abord, combattre la peur du changement bien répandue dans la période insécurisante que nous vivons. Prendre conscience des changements intervenus depuis 30 ans peut aider à accepter l’idée que des transformations aussi importantes auront lieu dans les décennies qui viennent et à ne pas les craindre mais surtout, pour les écologistes, pouvoir les orienter, les choisir.
- ensuite, accepter qu’ECOLO lui aussi, naturellement, a beaucoup changé, pas seulement par l’acquis, inévitable, de l’expérience et de la maturité, mais surtout par la volonté - particulièrement depuis les Etats Généraux de l’Ecologie Politique (de 96 à 98) - de se développer en symbiose avec la société… tout en gardant toujours une longueur d’avance.

En fait, ECOLO est un écosystème ouvert dont l’équilibre est à la fois résistant et fragile. Il faut donc éviter de le mettre à l’épreuve inutilement sans pour autant vouloir éviter tous les risques, toutes les audaces. C’est d’intelligence politique dont nous parlons, mais aussi de convictions et de courage.

Tout simplement : notre avenir nous appartient.

30 sept. 2010

Distribution d'énergie: fusion Tecteo-ALG... ou le retour de la Principauté

La Société Tecteo a été fréquemment sous les feux de l’actualité ces derniers mois pour des raisons diverses (gouvernance, mouvements sociaux, fusion avec l’ALg,…)
On en oublierait presque que cette intercommunale pure est un des plus gros employeurs de la région et qu’elle remplit des missions essentielles pour chacun.
Au départ dédiée à la fourniture et à la distribution d’électricité (l’ALE), cette société va s’occuper également de télédistribution et, après la libéralisation du marché de l’énergie, se lancer dans bien d’autres activités (Triple play, BeTV, Win, Twizz, Country Hall,…)
Cerise sur le gâteau, depuis l’arrivée des Fourons et d’Uccle dans son capital, Tecteo est devenue une IC trirégionale et échappe donc à la tutelle de la Région wallonne.
D’autre part, en tant que GRD, Tecteo est contrôlée par la CWAPE mais aussi par la CREG pour les tarifs de distribution (tant qu’à présent).
Rappelons que l’imbroglio juridique concernant la fixation de ses tarifs a amené Tecteo à fixer ceux-ci unilatéralement (ce que les écologistes ont soutenu).

Transparence

La situation actuelle ne peut perdurer pour une entreprise de cette importance. En attendant la conclusion d’un accord de coopération entre les 3 régions sur la tutelle des IC plurirégionales (ce qui peut prendre très longtemps), nous estimons que le ministre wallon des pouvoirs locaux doit exiger de Tecteo la transmission de tous les actes soumis à tutelle et, le cas échéant, se concerter directement avec ses collègues des deux autres régions sur les suites à y donner.
ECOLO estime également que la société doit montrer une totale transparence sur les décisions de son bureau exécutif et redonner un rôle majeur au Conseil d’Administration.

Cohérence

Les missions, les législations, les responsabilités concernant les différents secteurs d’activité de Tecteo sont très différentes, la mission de gestionnaire de réseau de distribution, en particulier, est extrêmement précise et régulée.

Depuis la libéralisation du secteur de l’énergie, le problème du grand nombre de GRD en wallonie (9 IC mixtes, 5 IC pures, 1 régie) et des différences dans les tarifs de distribution est régulièrement posé.
Il est clair aujourd’hui qu’Electrabel (GDF Suez) se désengage plus rapidement que prévu des activités de distribution (voir la décision de diminuer sa participation dans ORES, l’opérateur de réseau gaz et électricité des IC mixtes) et que dans quelques années, la distinction mixte-pure aura probablement disparu.

Dans une récente réponse au Parlement wallon, le Ministre Jean-Marc Nollet rappelait :
« Divers arguments plaident néanmoins pour une réduction du nombre d’acteurs dans la distribution de gaz et d’électricité : le développement de compétences techniques et financières dans une structure permettant des économies d’échelle et une réduction des coûts, le rapprochement des secteurs du gaz et de l’électricité, l’harmonisation des tarifs ainsi que l’extension du réseau de gaz. »

« Dans la DPR, il est question d’examiner la rationalisation des coûts de distribution de gaz et d’électricité et les modalités de mise en œuvre. »

Dans ce contexte, si le rapprochement avec l’ALg se concrétise, il devrait idéalement s’agir d’un rapprochement, voire d’une fusion, RESA-ALg dans une société dédiée à la distribution d’énergie et séparée des autres activités de Tecteo.

Modernité

Le plus important pour les entreprises du secteur énergétique est de se tourner vers l’avenir, de se moderniser.
Cette modernité se matérialise par trois développements qui impliquent évidemment des moyens d’investissement.
1- L’extension des réseaux gaziers dans des zones où la rentabilité est moins assurée.
2- Le développement d’un Réseau Intelligent de distribution d’électricité.
Ces réseaux, à côté de l’électricité, injectent de l’intelligence pour une gestion optimale de productions de plus en plus décentralisées, pour une meilleure sécurité et un meilleur lien avec les réseaux de transport. Ils ont un impact positif sur l’efficacité énergétique et donc amènent des économies d’énergie. C’est la priorité des priorités, surtout si Tecteo développe sa production d’énergie renouvelable.
3- Les compteurs intelligents qui informent en direct les GRD sur la demande et le comportement des consommateurs se répandent dans toute l’Europe. Un bémol toutefois : ils coûtent cher et servent surtout à une bonne gestion commerciale plus qu’aux économies d’énergie. Pour ECOLO, ils sont moins prioritaires que le réseau intelligent et leur coût ne doit pas peser sur les consommateurs.

30 juin 2010

Protection sociale Publique ou Privée

De nombreuses voix s’élèvent régulièrement (patrons, OCDE, politiques) pour dénoncer le coût du travail en Belgique.

En réponse, on a vu se développer depuis des années différents systèmes de réduction de cotisations sociales (non dépourvus d’effets pervers pour les travailleurs qui ne rentrent pas –ou plus– dans les catégories donnant droit à ces réductions) et d’aides à l’emploi, partant du principe que l’apport de ces nouveaux emplois (impôts, allocations de chômage en moins) compenseraient le coût pour l’état des diminutions de cotisations sociales.

Mais, dans le même temps, on a vu se développer des systèmes de protection sociale privée qui, eux aussi, ont un coût pour les entreprises.

Trop peu d’études se sont penchées sur la question. La note de l’Institut du Développement Durable, rédigée par Philippe Defeyt est particulièrement éclairante à ce sujet.

A lire donc: « Financement de la sécurité sociale : Quelques observations et réflexions ».