18 mai 2007

Marché de campagne

Ce jeudi 17 mai, la campagne déboulait sur les marchés et brocantes.

Le matin afin de me mettre en jambes pour la grande brocante de Stockay-St Georges, j'ai parcouru avec quelques militants le marché de l'Ascension de ma commune : Comblain-au-Pont.

Après avoir déambulé une demi-heure en parlant avec l'un et l'autre, nous voyons débouler l'équipe de Daniel Bacquelaine (une douzaine de tee-shirts bleus ornés du nom du candidat), puis le bus (oui, oui!) d'Alain Mathot et Marc Tarabella (tee-shirts rouges etc...).

Puis le commando de Thierry Giet (sans Thierry Giet) et enfin Christie Morreale et ses fidèles .

Banal? Oui sans doute mais frappant. Surtout le fait que chacun de ces candidats fait son truc avec son équipe et sans se soucier le moins du monde, ni de ses co-listiers, ni de ses militants locaux. Militants locaux du MR rencontrés qui ne semblaient pas avoir été sollicités pour prêter main forte au candidat, militants locaux du PS très absents (y compris le Bourgmestre).


Chez Écolo, heureusement, il y a toujours une base militante, des groupes locaux qui sont à la base de l'organisation et qui invitent les principaux candidats bien sûr, mais qui ne se laissent pas déposséder du combat.

Pour ceux qui s'interrogent sur la signification correcte des expressions "bottom-up" et "top-down", en voici une belle illustration...

L'après-midi, j'étais donc à Stockay. Invités par les militants locaux mais avec Muriel, Jean-Michel, Marc, Martine, Noémie, Myriam. On se sentait bien...

L'A.S.E. décolle à Bierset

Drôle d'ambiance ce mardi 15 mai au lancement de l'A.S.E. dans le hall de l'aéroport de Bierset. Petit rappel : l'A.S.E. c'est l'Agence de Stimulation Économique prévue par la Plan Marshall pour chapeauter, simplifier et réorganiser les outils économiques wallons (en gros un machin en plus pour avoir des machins en moins).

Les écologistes ont depuis le début une attitude à la fois positive et sceptique vis-à-vis du Plan Marshall et des ses outils. Ainsi à Liège, Éric Jadot et moi sommes administrateurs du GRELg (Groupement de Redéploiement Économique de Liège), le satellite liégeois de l'A.S.E. Si nous y sommes avec un esprit positif, nous devons bien constater que son impact n'est pas phénoménal jusqu'ici.

En principe donc, cette soirée du 15 mai fêtant l'entrée en activité de l'A.S.E. (et la signature de son contrat de gestion) aurait du être un moment de grand enthousiasme surtout de la part des Liégeois qui ont tant insisté pour que cette agence ait son siège à Liège (capitale économique de la Wallonie).

Ce n'était pas vraiment le cas. Drôle d'ambiance disais-je au début... Pas beaucoup de monde d'abord dans ce hall (très vaste et donc très vide) de l'aéroport, des rangées entières de chaises restèrent vides.
Aucun Ministre autre que Jean-Claude Marcourt, aucun libéral sauf Alain Destexhe venu chercher une occasion supplémentaire de critiquer le mal wallon, aucun Cdh sauf Jean-Pierre Grafé, 2 ou 3 parlementaires socialistes, pas de Gouverneur, pas de Bourgmestre,...et très peu de membre du GRELg.

Avec tout ça, une présentation qui se voulait ludique et branchouille et qui a surtout fait mal aux yeux. Présentation très vague, générale, y compris de son nouveau président, le socialiste, Luc Partoune (également patron de Bierset, raison sans doute de la localisation de ce raout).

Je cherche en vain ce vendredi un article dans la presse sur "l'évènement".

Drôle d'ambiance donc entre l'affirmation d'enthousiasme et la "mornitude" de la soirée. Entre doute et espoir, le doute aurait-il déjà repris le dessus chez ceux qui ont marqué ce moment par leur absence?

Je ne me suis pas attardé pour les petits fours...

15 mai 2007

Mardi 15 mai 2007

Manifestation monstre hier en Turquie pour défendre la laïcité.

Face à la montée de l'islamisme, on ne peut que se réjouir de voir dans un pays musulman, des centaines de milliers de personnes descendre dans la rue pour défendre la laïcité de l'état.
On n'oublie pas pour autant que Mustapha Kémal Ataturk était un président autoritaire et avait instauré un régime de parti unique - mais bon, c'est de l'histoire.

Oui mais justement, l'histoire ne nous apprend-t-elle pas que tout ce qui est instauré par la force n'est jamais solidement ancré dans l'esprit des peuples?
Voyez ce qui s'est passé en Europe de l'Est après des décennies de communisme.

Aujourd'hui l'armée annonce qu'elle est prête à défendre la laïcité par la force. Malaise.

Et pourtant, la laïcité de l'état, la séparation du politique et du religieux est un acquis fondamental de nos démocraties occidentales. Un acquis qui n'est pas aussi définitif qu'on pourrait le croire. Pensons à la volonté de certains de faire référence à l'héritage judéo-chrétien dans le projet de traité constitutionnel, aux tentatives de milieux religieux conservateurs de réintroduire (fût-ce clandestinement) le créationnisme dans les écoles.

Alors oui, la laïcité de l'état est une valeur précieuse qui permet à chacun d'être respecté dans ses convictions.

Oui, on ne peut que se réjouir de voir des millions de Turcs attachés à cette valeur (je me demande d'ailleurs combien nous serions dans les rues en Belgique pour la défendre).

Mais aussi, croisons les doigts pour que le maintien de la laïcité en Turquie se fasse pacifiquement, démocratiquement...et que l'armée reste dans les casernes.

José Daras

14 mai 2007

Ecolo - GROEN! : une histoire à suivre?

En 1981 des écologistes, pour la première fois dans l’histoire du monde (eh oui !), entrent dans un parlement national (comme on disait alors). Et c’est chez nous en Belgique que cela se passe. Mais comme on ne sait jamais faire les choses simplement, ces écologistes appartiennent à deux partis différents et qui, même s’il y a eu quelques contacts, se connaissent à peine.

Qu’à cela ne tienne, Ecolo et Agalev vont immédiatement décider de former un groupe commun à la Chambre (au Sénat le règlement ne le permet pas) et cela entre autres sous l’impulsion du député Ludo Dierickx. Ludo est une forte personnalité, pas toujours facile, mais un vrai fédéraliste qui déteste le nationalisme flamand (il anime aujourd’hui Groen+ mais aussi B.plus).

Pendant des années nous allons donc travailler ensemble au Parlement fédéral, nous partageons les sujets, les interventions, le personnel et nous réunissons en commun. Grâce à cette habitude, cette connaissance de l’autre, cette compréhension mutuelle, nous élaborerons des propositions communes pour la troisième phase de la réforme de l’Etat (celle que les francophones espéraient la dernière) intervenue après les élections de 1991. Ces propositions communes à deux partis du nord et du sud feront notre force et nous permettront d’aboutir à une réforme proche de nos propositions. C’est d’alors que datent l’élection directe des parlements régionaux et la configuration actuelle du Sénat. Nous obtiendrons également un premier refinancement substantiel de la Communauté Française, mais, hélas, l’histoire a surtout retenu de cette négociation notre volonté d’introduire des écotaxes. C’est également suite à cette réforme que Magda Aelvoet et moi, qui menions chacun les négociations pour nos partis respectifs, deviendrons Ministres d’Etat.

La volonté de collaborer entre Ecolo et Agalev est très forte à l’époque et continuera encore pendant des années. Nous déciderons même de créer un bureau fédéral commun et de tenir de temps en temps des conseils de fédération ensemble.

Le troisième événement important pour le couple Ecolo-Agalev sera l’entrée dans les majorités fédérale et régionales en 1999. Nous avions décidé que l’un n’entrerait pas dans une majorité sans l’autre. Agalev étant numériquement nécessaire en Flandres, nous nous sommes donc retrouvés ensemble au Gouvernement fédéral.

La suite est encore dans toutes les mémoires : une participation difficile, des relations qui se tendent et finalement l’échec électoral de 2003. Cet échec fut pire pour Agalev que pour Ecolo. En effet, Agalev est tombé sous le seuil des 5 % et n’a donc plus de parlementaires fédéraux.

Les conséquences ont été directes sur notre collaboration. Non seulement Agalev (devenu Groen!) s’est au fil du temps rapproché des revendications communautaires des autres partis flamands, mais de plus, beaucoup chez eux ont attribué leur défaite en grande partie à leur trop grande proximité avec Ecolo.

La fin de la cohabitation au sein du parlement fédéral a eu comme conséquence de diminuer de 90% les contacts entre les deux partis et de renforcer le processus d’éloignement progressif, même si des collaborations sont restées possibles à Bruxelles.

Aujourd’hui que le temps a cicatrisé certaines blessures, la question se pose d’un nouveau rapprochement … «pas à pas»«stap voor stap».

La situation dans les autres familles politiques est très diversifiée. Le CD&V et le CDh sont probablement ceux qui se sont le plus éloignés l’un de l’autre, mais la situation n’est pas très différente entre le SPa et le PS surtout depuis la volonté du premier de régionaliser l’emploi. Par contre le MR et le VLD semblent en pleine lune de miel.

Il serait paradoxal que les écologistes belges, alors qu’ils ont joué un rôle essentiel dans la création d’un Parti Vert Européen continuent à se regarder en chiens de faïence.

De plus le temps presse. La prochaine négociation communautaire est inscrite à l’agenda de l’été. Sommes-nous prêts à y jouer un rôle, un rôle de fédéralistes, un rôle d’écologistes.

A tout le moins le rétablissement d’un dialogue constructif et structurel entre Ecolo et Groen! est de toute première nécessité.

José Daras